[RP] Le temps de la folie...

Messages : 1 Date d'inscription : 23/02/2009

Il y avait une éternité qu'elle n'était venue icelieu...
Un sourire mélancolique se dessina sur le visage d'Elaessya.
Elaessya Grimwald. Grimwald... Elle songea qu'elle appartenait légalement à cette famille, et repensant à la façon dont cela s'était passé, elle grimaça. Elle s'y était toujours refusé. Elle n'était pas une Grimwald.
Peut-être est-ce un peu pour cela qu'elle avait délaissé sa soeur.
Mais ce jour, alors que beaucoup lui confiaient du travail, à l'Eglise, à la Cour d'Appel Impériale, à Vesoul, au Comté... elle s'y était perdue.
Elle avait oublié de vivre un peu, de sortir son museau de l'amas de charges qui lui incombaient, et d'aller voir si dehors, y'avait de la vie.
Mortifiée, elle vint au Domaine pour la première fois depuis.. des mois, peut-être une année ou plus encore, qui sait.
Elle s'en voulait. Sa jeune sœur ne méritait pas tant d'absence, ni d'absence de nouvelles.
Duo praetendit unus. L'une protège l'autre. Elle avait failli.

Le Domaine avait visiblement grandi. Il était pas trop mal entretenu. Certes, en ses souvenirs, elle en avait une vision bien abjecte.
Une lugubre demeure, une cour froide, glaciale même...des jardins de l'horreur, arbres et plantes mortes, projetant avec la lune leurs ombres maudites sur elle, petite. Un endroit moins chaleureux qu'un cimetière.
Elle soupira. L'endroit, au demeurant, ne paraissait pas si affreux. Surtout depuis que Hana s'en occupait.

Il fallait que jeunesse se passe, qu'elle se flétrisse peu à peu, et que la vie soit, finalement, ce qu'elle était.
L'âge de raison était venu, entêtant, l'agaçant de ses sarcastiques mélopées du "c'est terminé, tu ne vivras plus rien de passionnant".
Le devoir, toujours le devoir, et rien d'autre. Ni amourette, ni péché, ni aventures quelles qu'elles soient.
Une Elaessya paraissant bien lasse franchit les grilles, la cour...puis le pas de la porte de la bâtisse.

Elle entra bien évidement sans frapper, une habitude que sa soeur lui avait enjoint de prendre.
Voila des lustres qu'elle n'était entrée sans prévenir.
*CLAC*
Le vent fit claquer la porte derrière elle dans un grand fracas.
Cette porte, cette fichue porte, jamais graissée.
Elle en éclata de rire, certaines choses ne changeaient jamais.